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07 décembre 2009
Pour compléter le Guyancourt Magazine 1
Dans ce magazine n°381, paru le 3 Décembre, vous avez pu lire que, parmi les grands chantiers qui impacteront bientôt notre commune, celui du Grand Paris est cité.
Voici pourquoi ce projet est pour moi et pour tous ceux qui suivent ce dossier, source d'inquiétudes.
L'acte I du projet du Grand Paris a été voté à l'Assemblée Nationale, le 30 Novembre 2009.
Bien sûr, nous n'allons pas nous opposer à l'idée de vouloir donner à notre région un rôle de région-monde, ni à Paris une place de ville-monde. Notre région francilienne a un rôle de premier plan à jouer dans l'innovation et la recherche : elle a les atouts, elle doit se donner les outils pour les valoriser. Ce projet qui peut séduire a cependant des retombées qui peuvent, elles, ne pas séduire, ou, tout au moins, nous rendre sceptiques sur le bien fondé de ce défi !
Concentrer les nouvelles technologies de l'information, de la recherche, de l'innovation dans un seul territoire ne va-t-il pas aggraver les inégalités dans notre territoire francilien et, sur une échelle plus petite, dans notre Communauté d'agglomération ?
Ce projet est focalisé sur le métro automatique dit « Grand Huit »; il a comme finalité de relier les pôles économiques de la région. Pourquoi pas, c'est même une idée séduisante ... pour nos enfants, plutôt nos petits enfants, si toutefois ce projet aboutit !
Que de questions non abordées .. des questions qui fâchent !
Un tel transport peut-il se construire sans intégrer un plan d'urbanisme global ? quel est ce plan?
Quel financement ?
Le budget d'investissement est évalué à 21 Milliards d'euros, mais il ne fait pas partie des 35 Milliards de l'emprunt national, qui va payer ? Nos enfants, nos petits enfants ? Engager les générations futures n'est pas responsable !
Et une fois construit ? Qui va financer les dépenses de fonctionnement ? Le STIF (syndicat des transports d'Ile de France) ? Et si cette structure ne peut faire face, qui va payer ? La région ? On peut le craindre, étant donné l'état de nos finances publiques et de la dette ! Aucune réponse !
Dans quelle mesure ce métro sera-t-il capable d'apporter à court terme, une réponse aux difficultés quotidiennes de déplacement des franciliens, comme le projet le propose ? Vont-ils encore attendre 20 ans avant de voir leurs transports améliorés, leurs trains en bon état, un maillage de leur territoire qui leur permette une qualité de vie à laquelle ils peuvent prétendre ? Le G8 n'a pas cette vocation !
Quelle gouvernance pour ce projet ?
Notre territoire est impacté par ce plan, et ce d'autant plus que nous sommes concernés par l'OIN.
Il est vrai que le périmètre n'est pas complètement défini, pas plus que celui du Grand Paris .. !
Qui va être en charge de cette gouvernance ? Un Établissement Public (dirigé par Ch Blanc, nommé par décret ?) qui agirait par procédure accélérée, ce qui reviendrait à dessaisir les élus des communautés d'agglomération et des communes de leurs prérogatives en matière d'urbanisme ?
Non seulement ceci est contraire à l'idée que nous nous faisons de la décentralisation, mais c'est contraire à toute démocratie ! Comme je l'écris dans cet article, ces réformes sont faites dans la précipitation sans analyse réelle des conséquences et sans concertation avec les collectivités locales pourtant directement concernées. Comment peut-on concevoir de construire un territoire sans rien demander à ceux qui vont y vivre ?
Voilà un bel exemple de projet mené sans vue d'ensemble, sans réflexion approfondie, dans un flou « artistique » qui laisse mal présager de réponses claires pendant la campagne des régionales ! Pour l'instant, on ne peut que se poser des questions sur l'avenir de notre territoire.
Un article du Journal Le Monde donne le point de vue de Jean Nouvel, un des architectes concepteur du projet menacé de s'enliser dans la confusion.
Une prochaine note évoquera la réforme des collectivités, comme je le dis dans la tribune du Guyancourt magazine.
A suivre donc !
Julien Oechsli, conseiller municipal soutenu par le Mouvement Démocrate
23:01 Publié dans Avenir de notre territoire, Développement Durable, Vivre à Guyancourt | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Paris, ta rue fout le camp !
Louis XIV se méfiait de Paris (La Fronde de son enfance), il y a très peu construit. Napoleon le petit est le seul empereur à avoir bouleversé Paris. François Mitterrand nous a laissé non Beaubourg mais le calamiteux Opéra Bastille ! Chaque prince veut laisser sa marque à défaut de style.
Oui Paris est une ville réussie pas encore massacrée par la modernité. Combien de touristes veulent visiter Abou Dabi ou similaire, où l'architecture et l'urbanisme triomphent en maître ? Sous NIII les ouvriers habitaient les chambres de services et l'ouvrier aimait "flâner le long des grands boulevards" comme le chantait Yves Montand.
La banlieue c'est le vomi du capitalisme industriel facilité par le développement des transports en commun. Mais un petit pavillon est l'œuvre d'un ouvrier ou d'un petit bourgeois, le reflet de ses rêves et non la marque d'infamie du capitalisme. Les tours et les barres sans équipement et sans rue où il ferait bon flâner (merci les hypermarchés) sont les traces du mépris des nantis sur les ratés/refusés de l'espoir et de la consommation. n le petit est le seul empereur à avoir bouleversé Paris.François Mitterrand nous a laissé non Beaubourg mais le calamiteux Opéra Bastille !
Le spectre du couple NIII-Hausmann hante les enragés du dévelopement de Paris. "Paris ville monde". Paris capitale du XXI ème siècle. Dans cette histoire tous les coups sont permis. Ici aussi, l'essentiel n'est-il pas de gagner.
NIII-Hausmann en fabriquant au frais de l'État des rues avec tout l'équipemement moderne sous les trottoirs faisaient un énorme cadeau au capital immobiler. D'où la frénésie constructive du XIXe siècle qui bouleversera l'aspect de Paris.
La question, non du développement de Paris, mais de son avenir, réside dans l'analyse de l'existant qui n'est plus à faire mais à faire connaître pour que les représentant du peuple propose des réponses à cette ville qui vit à plusieurs vitesses. Cela mérite une reflexion longue et patiente et non pas des slogans de tête de gondole.
Oui Paris est une ville réussie pas encore massacrée par la modernité. Combien de touristes veulent visiter Abou Dabi où l'architecture et l'urbanisme triomphent en maître ? Sous NIII les ouvriers habtaient aussi les chambres de services et l'ouvrer aimait "flâner le long des grands boulevards" comme le chantait Yves Montand.
La banlieue c'est le vomi du capitalisme industriel rendu possible par le développement des transports en commun. Mais un petit pavillon est l'œuvre d'un ouvrier ou d'un petit bourgeois, le reflet de ses rêves et non la marque d'infamie du capitalisme. Les tours et les barres sans équipement et sans rue où il ferait bon flâner (merci les hypermarchés) sont les traces du mépris des nantis sur les ratés/refusés de l'espoir et de la consommation. Faire de la banlieue jusqu'au Havre ou mieux jusqu'à Terre-Neuve !
Quand le mépris des planificateurs est si grand, on peut espérer que ceux qui n'ont plus rien à perdre, qu'à flâner dans les rues, se soulèvent.
Qu' ils le fassent vite avant que ne se poursuive le grand massacre du territoire par les professionnels de la profession.
Écrit par : sainsaulieu gerard | 08 décembre 2009
Pour commenter l'article de Julien, j'aimerais plus prosaiquement attirer l'attention sur une conséquence inéluctable qui sera occasionnée par ces grands chantiers, si elle n'est pas parfaitement contrôlée et maitrisée : la densification urbaine et périurbaine.
C'est en effet un concept qui consiste à faire vivre davantage de population sur un même espace urbain.
Après les périodes critiquées à juste titre des constructions des anneés 50 à 80, nous assistons à un retour en gràce dans les années 2000 des grands immeubles dans les grandes villes.
C'est ainsi que le PLU de PARIS a été modifié en 2008, autorisant notamment l'augmentation des hauteurs de bâtiment, et ce afin de permettre la création de grandes tours.Certains de nos Décideurs voient beaucoup d'avantages dans la densification urbaine: moins de temps perdu dans les transports par le rapprochement des lieux d'habitation , de travail et de loisirs, meilleurs taux d'utilisation des transports en commun , économie d'énergie, etc...et surtôut accroître la compétitivité des villes .
Il faut cependant savoir que les grands immeubles sont plutôt consommateurs en énergie ( climatisation, montée de l'eau dans les étages, ascenseurs...)et puis il y a surtoût les utilisateurs eux-mêmes qui ne sont pas forcément adaptables à tout , pour vivre entassés verticalement ou horizontalement.
C'est pourquoi afin d'éviter les erreurs de densification urbaine des années 50 à 80, ce système doit s'accompagner d'une mixité fonctionnelle, sociale, et d'une qualité environnementale tant pour les constructions que pour les quartiers ( isolation thermique , accoustique , optimisation des apports solaires en lumière et chaleur, plantations, cultures maraîchères de proximité, magasins de proximité à échelle humaine, bâtiments intergénérationnels, lieux de rencontres, équipements scolaires et sportifs à taille humaine...).C'est pourquoi l'ensemble de ces grands chantiers et les documents d'urbanisme préalables doivent être non pas imposés après une pseudo concertation, mais doivent être pensés , réfléchis et établis avec une concertation qui soit le plus large possible avec l'ensemble des populations concernées
Écrit par : Philippe FAUCHER | 08 décembre 2009
Merci de nous avoir lus ..
De ces commentaires, je retiens en particulier
"Cela mérite une réflexion longue et patiente et non pas des slogans de tête de gondole" ( commentaire de Gérard ) et
"C'est pourquoi l'ensemble de ces grands chantiers et les documents d'urbanisme préalables doivent être non pas imposés après une pseudo concertation, mais doivent être pensés , réfléchis et établis avec une concertation qui soit le plus large possible avec l'ensemble des populations concernées" (commentaire de Philippe)
Avec des mots différents, des styles différents, c'est finalement arriver à la même conclusion:
Rien ne peut aboutir sans une concertation de tous les acteurs, citoyens, élus, techniciens, suivie d'un travail collectif et non de diktat !
Écrit par : Julien Oechsli | 10 décembre 2009
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