« Pour la mise en place de cours municipaux pour adultes | Page d'accueil | Un rendez-vous manqué ? »
16 mai 2012
Apprendre autrement à l'ère du numérique
Le rapport de la mission parlementaire de Jean-Michel Fourgous, député des Yvelines, a été remis en février 2012 au premier ministre de l'époque. Il préconise le développement de l'"e-learning", ou, "Apprendre autrement à l'ère du numérique".
Notre école va mal. Ce n'est pas écrit tel quel dans ce document, mais chacun le sait. L'auteur du rapport ouvre une piste de réflexion à partir de quelques constats, dont celui-ci :les jeunes Français (15-24 ans) passent chaque jour entre 1h 30 et 2 heures sur Internet.
Internet, Smartphones, "tablettes", toutes ces technologies de communication et d'information font partie de notre quotidien; elles le seront encore plus pour les générations qui seront adultes demain. Il est donc non seulement normal, mais nécessaire qu'elles entrent dans les écoles.
Ces dernières s'équipent peu à peu d'ordinateurs, de tableaux numériques interactifs qui, reliés directement à internet, remplacent le tableau noir (souvent blanc, mais gardons le nom traditionnel !). Pour les élèves, c'est plus ludique, donc moins stressant; c'est aussi la "mémoire" des professeurs car l'informatique permet de garder les erreurs, les progrès, les découvertes de l'élève : c'est donc un "plus" pour l'enseignant, un véritable outil pédagogique. Le rapport acte le fait que depuis 2010, date de son rapport précédent, l’équipement des écoles et établissements scolaires s’est amélioré.
On peut penser qu'avec l'arrivée des tableaux numériques, cette nouvelle approche de l'enseignement –une habitude qui n'est souvent pas "nouvelle" pour les jeunes-, la participation des élèves est plus active. L'hétérogénéité d'une classe serait mieux maîtrisée, or, ce facteur est souvent une des plus grandes difficultés des enseignants.
Mais il faut aller plus loin car l'école ne doit pas se tenir en dehors des changements de nos modes de communication : elle doit apprendre au jeune à être créatif pour répondre aux défis de notre société.
Parmi ceux-ci, la créativité, l'adaptation au changement, à de nouvelles formations, -le temps de la carrière professionnelle dans une seule activité est loin derrière nous-, le travail d'équipe, en un mot, l'acquisition de nouvelles compétences que la société de demain réclame est nécessaire. Il faut former des entrepreneurs, au vrai sens du terme, et non des demandeurs d'emplois. C'est la déclinaison du XXIème siècle de ce que disait Montaigne au XVIème, lorsqu'il écrivait préférer une tête bien "faite" à une tête bien "pleine".
Or, n'y a-t-il pas une contradiction entre ce développement nécessaire de nouvelles technologies et les difficultés d'apprentissages de lecture et d'écriture d'un nombre trop important de jeunes ? Tout le monde le dit: il faut revenir aux "fondamentaux". Ces nouvelles méthodes informatiques sont-elles adaptées à ce besoin ?
Non, si on se rappelle que 15% des enfants entrant en 6ème ne maîtrisent pas la lecture qui est pourtant la base de toutes les acquisitions et de l'intégration sociale. Oui, si on considère que cette méthode pédagogique est un moyen de s'adapter à la diversité des élèves, de leur redonner le goût de l'apprentissage et la confiance en eux; oui, à condition de former les éducateurs à ces techniques.
Mais le virage du numérique doit être accessible à chacun, quel que soit son milieu social.
Le rapport parlementaire admet qu'il existe une relation positive entre l’utilisation éducative des outils numériques au domicile et la performance de l’élève. Cette constatation ne préfigure-t-elle pas que la" fracture du numérique" est un véritable clivage social à venir, d'ailleurs n'est-il déjà pas là ? Il faudra le combattre si on veut que l'école reste un lieu des apprentissages pour tous et ne renforce pas les inégalités sociales.
Si on rate ce virage du numérique, on passe à côté de beaucoup d'emplois du futur. L'éducation nationale doit donc investir dans "l'e-Learning" si elle veut réussir une des ses missions principales.
Après le constat du bien fondé de ces technologies dans l'éducation, reste la question du financement : cet aspect n'est pas évoqué dans le rapport ! Qui va financer ces investissements ? Comment ?
La réponse est urgente. C'est ce que souligne aussi le rapport car il faut que l’éducation évolue avant d’être complètement dépassée.
Quelle que soit la solution, un fait est acquis: il faut allier acquisition de connaissances solides et épanouissement personnel, l'un est l'appui de l'autre (extrait du programme de François Bayrou, 2012).
Pour atteindre cet objectif, un fait est capital et doit rester la base de toute pédagogie : l'école se doit de viser une approche globale de l'enfant.
Julien Oechsli, Conseiller municipal.
Document: rapport parlementaire du député J. M. Fourgous
15:24 Publié dans Avenir de notre territoire, Notre boîte à idées | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.