« Très bonnes vacances ! | Page d'accueil | Quentiop et les Guyancourtois ! »
16 juillet 2014
L'élection du Président de la Commission européenne : un exemple de gouvernement d'Union Nationale?
Et si cette élection était un exemple de la voie à suivre par les états nationaux et en particulier le nôtre qui n'arrive vraiment pas à penser autrement qu'en confrontation gauche-droite ?
Ce mardi 15 juillet 2014, Jean-Claude Juncker a été élu par les députés du Parlement européen réunis à Strasbourg: 422 voix pour, 250 contre, 57 abstentions, 19 bulletins nuls.
C'est une première avancée démocratique, une faille dans l'Europe intergouvernementale (celle des chefs d'état) qui dominait jusqu'à maintenant: le candidat aujourd'hui élu est issu du parti qui a obtenu le nombre de voix le plus important aux élections européennes: c'est un virage communautaire et un début de progrès démocratique puisque le Président de la Commission européenne n'est plus le candidat du Conseil des chefs d'état dont le nom est déterminé par des arrangements de coulisses, ce qui fut le cas du Président précédent, J Barroso.
Etre élu par le Parlement européen lui confère une indépendance vis-à-vis du Conseil : "On a besoin d'un président de la Commission européenne qui soit libre, indépendant et qui restaure la méthode communautaire en sachant s'écarter des injonctions du Conseil". (Communiqué du groupe français ADLE au parlement européen).
Le candidat du PPE (Parti populaire européen) n'avait pas la majorité; il lui a donc fallu négocier avec les autres groupes. Il a rassemblé autour de lui un maximum de pro-européens, mais pas qu'eux car une partie non négligeable du PPE n'a pas voté pour lui (alors qu'il était son candidat), les Verts, comme les socialistes européens, se sont divisés, mais les centristes démocrates libéraux de l'ADLE ont fait bloc pour Juncker.
Les socialistes français se sont abstenus, ce qui s'explique en grande partie pour des raisons de politique intérieure : il leur serait difficile d'expliquer à leurs électeurs un soutien au candidat de "droite" et pourtant, il faudrait bien faire comprendre aux électeurs français que le Parlement européen n'est pas notre Parlement ! Et ce d'autant plus que le Président de la République a soutenu JC Juncker; cette fausse note ne va pas arranger les Français, et en particulier P.Moscovici qui voudrait bien un poste de Commissaire aux affaires économiques, ce que dénonce Berlin qui juge que les Français ne sont pas des maîtres en matière d'économies !
Quant aux Anglais, ils ont toujours été aussi négatifs et les extrémistes français toujours aussi violents dans le langage qu'inutiles dans l'action européenne !
En soutenant JC Juncker, est-ce à dire que les Socialistes démocrates, les libéraux Démocrates, les "Verts" qui ont voté pour le candidat du Parti populaire européen ont soudainement changé de "camp" ? Certainement pas ! Chacun reste lui-même. Travailler ensemble ne signifie pas changer subitement d'étiquette politique: voilà une première leçon que nos politiques français (et même guyancourtois) pourraient méditer !
Pour être élu, Jean-Claude Juncker a dû négocier : est-ce une capitulation, l'abandon de son programme ? Certes non ! Il a dû fournir des garanties et le vote positif des députés n'est pas un "chèque en blanc" (Gianni Pittella, au nom du groupe S&D ) : Notre soutien à M. Juncker demeure conditionné à sa capacité et à sa détermination à restaurer la méthode communautaire, à mettre un terme aux arrangements intergouvernementaux de ces dernières années et à travailler en étroite collaboration avec le Parlement européen."
De son côté, Guy Verhofstadt, président de l'ADLE, affirme: "M. Juncker, nous avons besoin d'une vision pour l'Europe, de davantage d'intégration pour sortir de la crise et maximiser le dividende européen. Si vous concrétisez cette vision M. Juncker, nous serons à vos côtés.(Guy Verhofstadt, discours au Parlement réuni en session plénière à Strasbourg),
Pourquoi le groupe des Libéraux et démocrates (dont les députés UDI-MoDem) a –t-il voté pour JC Juncker ?
Il ne se contente pas de parler de politique industrielle, il fixe un objectif ambitieux de réindustrialisation. Il ne se contente pas de parler d'énergie, il trace la voie d'une Union énergétique européenne. Il ne se contente pas de souligner que l'immigration est un problème, il propose une politique commune d'immigration légale. Il ne se contente pas de constater que la directive sur le détachement des travailleurs est d'une application délicate, il en promet la révision. C'est donc une Europe en changement qu'il veut incarner et c'est exactement ce qu'attendent nos concitoyens
Les démocrates se sont battus pour que le Conseil européen respecte la procédure de nomination décidée par le Parlement européen, c'est-à-dire que soit tenu compte le vote des électeurs qui ont placé Jean-Claude Juncker en tête. C'est très important que le Parlement européen ait définitivement la main sur la nomination du Président de la Commission. C'est une avancée institutionnelle et démocratique majeure. Avec l'élection de Jean-Claude Juncker, c'est une avancée définitive et c'est la troisième raison de notre choix [la première étant un président de la Commission européenne libre, indépendant et qui restaure la méthode communautaire en sachant s'écarter des injonctions du Conseil, NDLR, voir ci-dessus]
Face aux pro-européens, que dire des antieuropéens qui voudraient nous faire croire que le salut des Français est dans un repli nationaliste, "patriotique" (donc les "pro-européens" sont de mauvais français ?). Astérix est un gentil gaulois, mais laissons le dans la bande dessinée !
Quant à nous, l'équipe de Guyancourt en mouvement, nous continuerons à parler d'Europe et à dénoncer ceux qui disent "oui" à Bruxelles, et "non" en France.
" Nous devons jouer en équipe, selon la méthode de prise de décisions communautaire" (M. Juncker dans la présentation de son programme).
Source: Communiqué de l'ADLE et "Fil d'info" du Parlement européen
http://www.europarl.europa.eu/news/fr/news-room/content/2...
L'équipe de Guyancourt en mouvement
16:01 Publié dans Avenir de notre territoire | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.