24 juin 2015
Pour une réforme du collège qui ne tire pas vers le bas !
Samedi 20 juin, à Vélizy, le Mouvement démocrate des Yvelines s'est encore une fois mobilisé pour un "collège de l'exigence" :
Nous n’acceptons pas que l’égalité des chances se résume à la suppression de tout parcours d’excellence.
Nous serons présents Dimanche 5 Juillet au marché des Clayes et à Saint Quentin à la rentrée car notre mobilisation ne peut pas et ne veut pas s'arrêter avec les vacances scolaires.
En complément: Dans un communiqué, les "Immortels" disent pourquoi ils s'opposent à la réforme de la ministre de l'Éducation nationale.
http://www.lefigaro.fr/livres/2015/06/22/03005-20150622AR...
L'article des Nouvelles de Versailles du 24 Juin se fait l'écho de cette mobilisation : ICI
Pour rappel, voir notre note du 10 Juin sur ce blog
15:38 Publié dans Avenir de notre territoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guyancourt-en-mouvement, collège de l-exigence, réforme du collège
10 juin 2015
Egalité des chances ne veut pas dire nivellement par le bas
Le projet de réforme du collège a déclenché une protestation massive qui va bien au-delà des clivages politiques habituels. Face à cette protestation, la Ministre de l'Education et le chef de l'Etat ont répondu par le mépris envers ces "pseudo intellectuels", conservateurs, immobiles …
Même si des modifications sont annoncées- révision des thèmes optionnels et obligatoires en histoire-, trop d'aspects négatifs sont encore inscrits dans ce projet (qui n'en sera bientôt plus un). Parmi ceux-ci, quelques-uns sont inacceptables pour l'avenir de nos enfants.
Il faut défendre les classes bi-langues et les sections européennes pour plusieurs raisons. De plus, plusieurs interrogations posées par les parents et les enseignants sont sans réponse, quant aux causes et aux supposés "plus" apportés par cette réforme.
-Qu'en est-il de l'apprentissage de l'allemand ?
Les classes bi-langues seront maintenues… pour les élèves ayant commencé l'apprentissage de l'allemand en primaire. Or, à part les régions du NE et de l'Est, cette langue est peu enseignée en primaire. Le résultat de cette réforme serait donc le recul de cette langue sur presque tout le territoire. Bien sûr, chacun est libre de son choix; mais faut-il rappeler que l'Allemagne est notre premier partenaire commercial: 17%, bien loin devant la Chine et l'Espagne, 6%. Les entreprises recherchent des germanistes : voilà un parcours à développer alors que l'Etat cherche, à grands renforts d'aides, des débouchés professionnels pour les jeunes ! Dans une Europe en difficulté, dans laquelle le couple franco-allemand est souvent moteur, peut-on vraiment connaître notre premier partenaire en ignorant sa langue, et finalement sa culture et ses habitants ?
La ministre de l'Education Nationale annonce l'avancée de l'apprentissage de deux langues étrangères en 5éme, (et non plus en 4éme) mais réduit l'horaire à deux heures hebdomadaires-trop peu pour un apprentissage correct- et supprime les classes bi-langues.
Dans la foulée, les "sections européennes" seront supprimées : ces classes permettent des horaires renforcés et l'enseignement d'une discipline (souvent l'histoire) en langue étrangère.
La ministre oublie surtout que l'apprentissage d'une langue étrangère va de pair avec celui de la langue française. Comment apprendre une, voire deux langues quand on ne maîtrise pas la lecture dans sa propre langue ? Le cœur de toute réforme est là, et cette question est totalement éludée. La réforme du collège passe par celle du primaire.
Pourquoi ces suppressions ?
-Parce que ces sections ont peu d'élèves? N'est-ce pas prendre le problème par le mauvais côté ? Puisque des parents, enseignants, proviseurs, élèves, sont satisfaits de ces cursus, au lieu de supprimer ce qui marche, ne faudrait-il pas les encourager ?
-Parce que ces cursus sont réservés à une élite ? Pourquoi des établissements classés en zone dite "prioritaire" ont-ils créé, et réussi, des classes européennes qui favorisent la mixité sociale ? Les enfants de tous milieux les fréquentent, participent aux voyages de découverte des pays dont ils étudient la langue, Italie, Allemagne, Grèce, Espagne : une fenêtre ouverte sur le monde pour tous se ferme, sauf pour les familles qui ont les moyens… Egalité des chances ?
-Parce que chacun connaît quelqu'un qui connaît un professeur mal préparé à ces classes européennes (en oubliant les professeurs connus pour leur engagement et leur motivation !) ?Pourquoi ne pas développer la formation des enseignants au lieu de supprimer leur enseignement ? Pourquoi ne pas travailler avec les länder allemands, ou les provinces espagnoles, à un accroissement des échanges et de la mobilité des professeurs ? Pourquoi au lieu de demander moins d'Europe, ne pas demander plus d'Europe de l'Education en créant un "cursus européen" qui s'appuierait sur la diversité et la richesse des états et de leur culture ?
Le latin et le grec seront-ils supprimés ? Bien sûr que non, répond la Ministre. En effet, dit-elle, au lieu s'une option réservée à une élite peu nombreuse, tous les élèves pourront découvrir ces langues dans un des modules intitulé "langues et cultures de l'antiquité", qui viendra après ou avant le "développement durable", avant ou après "corps, santé bien être et sécurité" ….. Six thèmes seraient ainsi choisis sur huit obligatoires, à raison de deux par an... soit quatre mois par thème ! Ce n'est même plus un vernis de culture !
Ces modules se déclineront dans le cadre des EPI - Enseignements Pratiques Interdisciplinaires-. Comment les principaux des collèges vont-ils jongler avec les emplois du temps pour mettre en même temps des enseignants de disciplines différentes devant les mêmes élèves, et ce avec trois niveaux différents-5éme, 4éme, 3éme-, chacun avec plusieurs classes, et en dégageant des heures communes de préparation pour les enseignants ?
Rendre obligatoire ce qui se fait déjà-bien souvent-, mais dans un cadre souple basé sur le volontariat est voué à l'échec.
Certes, ces options, sont suivies par peu d'élèves, mais au lieu de dire "supprimons puisque peu suivies", le mieux n'était-il pas de chercher à regarder ce qui marche dans certains collèges et se donner les moyens de l'étendre à d'autres établissements ? C'est aussi mépriser les enseignants qui se battent et se sont battus pour innover dans ces disciplines! Un syndicat, -le SNES-FSU- préconise, à la place de ces EPI, qualifiés de "poudre aux yeux", la découverte des langues et de la culture ancienne en classe de 6éme, dans le cadre des cours de français, afin que le choix en 5éme soit motivé. Après, la décision appartiendra aux parents et élèves, mais une possibilité sera offerte.
L'Education Nationale a comme mission d'offrir le meilleur pour tous, de permettre à chacun, dans tous les lieux du territoire, d'aller le plus loin possible : c'est cela l'égalité des chances, un principe bien différent de l'égalitarisme qui nivelle par le bas !
C'est pour toutes ces raisons, que nous vous invitons à signer la pétition : "appel pour un collège de l'exigence", adressée à M. Le Président de la République.
https://www.change.org/p/m-le-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A...
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23:25 Publié dans Avenir de notre territoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guyancourt en mouvement, réforme du collège